Histoire : Famille Bernoulli
 

Famille de mathématiciens et physiciens suisses des XVIIe et XVIIIe siècles.

Originaire d'Anvers, réfugiée à Bâle à la fin du XVIe siècle, la famille des Bernoulli a joué, en l'espace de trois générations, un rôle primordial dans les sciences des XVIIe et XVIIIe siècles.

Nicolas
1623-1708

Nicolaus I
1662-1716

Jacob
1654-1705

Johann
1667-1748

Nicolas II
1687-1759

Nicolas
1695-1726

Daniel
1700-1782

Johann II
1710-1790

Johan
1744-1807

Daniel
1751-1834

Jacob
1759-1789

Fils d'un conseiller d'Etat, Jacques 1er (Bâle, 1654 – id., 1705) et Jean 1er (Bâle, 1667 – id., 1748) sont amenés à l'étude des mathématiques par des voies détournées. Destiné par son père à la théologie, Jacques ne tarde cependant pas à se rebeller ; il se lance dans l'apprentissage de l'astronomie et des mathématiques puis initie son cadet Jean, promis lui au commerce. Les deux frères nourrissent une même passion pour le calcul infinitésimal leibnizien qu'ils vont contribuer à développer et à propager. Entre 1687 et 1690, Jacques Bernoulli travaille ainsi au perfectionnement de ce nouveau mode de calcul. Nommé professeur à l'université de Bâle, il publie la première intégration d'une équation différentielle qui porte aujourd'hui son nom. Il résout les problèmes de l'isopérimètre (recherche parmi toutes les courbes de même longueur de celle qui limite une aire maximale) et de la courbe brachystochrone (recherche de la courbe de descente la plus rapide pour un point pesant), initiant le calcul des variations. Son ouvrage posthume Ars conjectandi (1713) pose les fondements de la théorie statistique du calcul des probabilités ; on y retrouve pour la première fois les fameux nombres de Bernoulli.

De son côté, Jean Bernoulli se consacre à la diffusion du calcul infinitésimal à travers l'Europe ; il devient le correspondant privilégié de Leibniz et de nombreux autres scientifiques, à tel point qu'on lui discerne le titre de "praeceptor mathematicus Europae". Terriblement orgueilleux, Jean ne supporte pas l'idée d'être le second après son frère auquel il lance toutes sortes de défis mathématiques. Travaillant à la résolution de problèmes concrets, il étudie les marées et la manœuvre des vaisseaux, développe le principe des déplacements virtuels et introduit le symbole g pour parler de l'accélération de la pesanteur. Jean Bernoulli est également un remarquable professeur qui succèdera à son frère à l'université de Bâle en 1705 où il aura pour élève un certain Leonhard Euler...